2011-11-25

De vrais cigares cubains...

Ha, les cigares cubains: Montecristo, Partagas, Romeo y Julietta, Hoyo de Monterey, Roleba... euh Rolequoi?

Dans la constellation des cigares cubains, il existe quelques satellites un peu poussiéreux mais que l'on aurait tort de sous-estimer, surtout s'ils sont introuvables ailleurs qu'à Cuba. Ce sont les cigares de consommation nationale. Pour faire simple, ça fait bas de gamme, cape rêche, moche, irrégulier, pas ragoutant. J'ai eu la chance de m'en être fait offrir deux par Marc G. Ces cigares sont extrêmement abordables pour nous, riches occidentaux (et ça, même pendant la crise), de l'ordre de quelques centimes d'euros.
Marc a quelques particularités: la première est qu'il n'hésite pas à recycler les chutes de tabac lié à la coupe de la tête du cigare pour les mettre dans une pipe... et là, chapeau bas, car ça doit être du lourd et il faut avoir le palais bien accroché. La seconde est qu'il a la possibilité de mettre la main sur quelques pièces cubaines assez exceptionnelles.
Pour commencer, il m'a donner deux cigares "nationaux"... un avec une bague Roleba et l'autre avec une bague toute simple, toute blanche et sans écriture... toute simple? Non. Car c'est cette bague qui présente un intérêt quasi-historique! L'ami Marc m'avait donné une petite info: "Retire la bague, retourne là et tu verras un truc sur le verso... en fait le verso était à l'origine le recto de bague de grande marque. Lors de la révolution cubaine de 1959, il y a un phénomène de pillage des bagues des grandes marques, et petit à petit, on les retrouve, recyclé mais collé à l'envers sur des productions locales."
Le lendemain de ce cadeau, avec quelques amis, nous avons retiré la bague le plus délicatement possible et avons découvert une sublime bague dorée et gaufrée de Romeo y Julietta... datant donc des années 50. Aucun doute n'était possible, le style de la bague était définitivement d'époque.
Quelques temps après, j'ai dégusté l'un des cigares, l'autre ayant été offert lors de cette dégustation... ce qui me permis de tester les deux.
Le Roleba pour mon comparse Jean-Philippe et le "Romeo et Juliette" (avec beaucoup de guillemets) pour moi... et bah si la plupart des cigares fait pour le marché international étaient comme ces deux là on pourrait s'estimer très heureux car ils n'avaient pas grand chose à leur envier. Certes, esthétiquement c'est laid, mais après, personnellement, je m'en fous si au gout c'est bon. La question alors nous vint en tête, au delà même de la problématique du poids des taxes dans le prix d'un cigare, comment ça se fait qu'avec quelques pesos on peut obtenir un produit plus qu'honnête et totalement satisfaisant alors que l'on voit des Cohiba Behike qui exige de l'amateur moyen que je suis de vendre un rein sur Ebay afin de pouvoir s'en offrir? Ces cigares ont une autre particularité: ce sont sur ces cigares bon marché que les torcedors se font la main pendant leur 5 ans d'apprentissage avant de pouvoir accéder au roulage des cigares destinés au marché international.
Vous allez me dire "Oui, c'est intéressant, mais rien de forcément exceptionnel..." et je vous répondrais "C'est vrai". C'est là que Marc te sort... la bête, la Bugatti Veyron Supersport des cigares, le F22 Raptor de la vitole, un... un... mais un quoi d'ailleurs? La taille du cigare est inédite... jamais vu un truc pareil, les double coronas et autres barreaux de chaise peuvent aller se rhabiller en pleurant leur mère. Marc se les fait rouler personnellement avec sa propre liga (sa recette) par un torcedor. Ce sont donc des pièces uniques, du sur-mesure, la haute-couture du cigare, quand le reste est du prêt-à-porter... Si vous en rêvez, il est possible dans quelques hôtels de standing de la Havane de pouvoir s'en faire rouler à la pièce par un torcedor présent dans l'établissement.
Voici une photo avec à côté en comparaison un Double Corona (: le genre de truc que fume Dutronc):

On serait face à un... Triple Robusto Gorda... si ça ne vous donne pas la moindre idée de ce que c'est, c'est simple: c'est très très gros.
Mais ça, j'avoue que si ça impressionne, c'est assez secondaire. La durée de fumage peut même rendre l'expérience (oui, le mot n'est pas trop fort) assez chiante. L'important reste le plaisir et les saveurs dégagés par le bestiau. On va pas tourner autour du pot: c'est très bon. Du cacao, du café torréfié et du cuir beurré... plus de 3 heures de plaisir...

Donc merci à Marc de m'avoir fait profiter de ces quelques expériences uniques autour du cigare, à la fois dans ce que consomme le peuple cubain au quotidien avec ces liens avec la grande Histoire... et aussi un produit unique en son genre.

2 commentaires:

  1. Apres un vrai moment sans avoir l’occasion de lire une publication de ta part. Me voila ravis car les derniers articles que tu a publié sont de grandes qualités et hyper intéressants.

    Merci à toi, te lire est pour moi et pour d'autres je l'espère, une grande joie.

    ericrico
    P1P2C

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  2. J'ai découvert ton blog via P1P2C et ton article sur le WAF et j'adore :)

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