2010-03-23

De retour

Un long silence...
Je vous explique (car malgré tout, j'ai reçu entre temps des commentaires, des encouragements et j'ai vu que plusieurs dizaines de personnes venaient courageusement lire ce blog).
Un autre blogueur (El Torcedor pour ne pas le nommer) a eu peur, et légalement pour de bonnes raisons, d'être attaqué en justice pour propagande en faveur du tabac... et peu importe que le site soit basé aux USA, ce qui compte c'est que l'auteur soit en France.
Il a donc décidé de totalement privatiser le site en s'inscrivant avec un pseudo et un mot de passe... God Damned... Vais-je devoir en faire autant?
J'ai fait les choses simplement... j'ai posé la question directement au président de la DNF (Droit des Non-Fumeurs) par mail.

Question: Qu'est ce que je risque?
Réponse: Légalement, vous risquez en effet d'être attaqué.
Question: Oui, mais allez vous m'attaquer vraiment?
Réponse: Légalement, c'est un risque.
Question: Mais Concrètement?
Réponse: Légalement... enfin, selon notre interprétation...

OK... Je vois... ça fait "Y'en a qui ont essayé, mais ils ont eu des problèmes..."
Perdre un procès, ce n'est même pas le problème... le problème c'est déjà d'être attaqué... pas l'argent, pas l'énergie, pas l'envie.

Donc je vais devoir fermer le blog... Vous pouvez ainsi constater la difficulté de communiquer autour du cigare, juste parler de sa passion est devenu une prise de risque, et pourtant je n'ai rien d'un révolutionnaire ou d'un résistant. Toutes les conneries autour de "la lutte contre l'hygiénisme, la bien-pensance et le politiquement correct", très peu pour moi; les "Jean Moulin" du dimanche se passeront de moi.

Fermer ce blog ne signifie pas me taire! Car je vais donc transférer ce blog qui changera donc de forme.
Vous pourrez donc retrouver les billets que j'ai déjà écrit et ceux à venir sur le site suivant www.poignee2cigares.com sous la forme d'édito (Quelle promotion! Quelle classe! je passe du statut de blogueur à celui d'éditorialiste...). Ce site permet d'être légalement protéger et d'éviter les attaques judiciaires... ouf... Il faudra donc juste s'inscrire si ce que j'écris vous intéresse...

2010-02-07

La cave à cigare... l'autel de l'amateur...

Le fumeur de cigares que je suis a finit par créer sa propre religion, avec ses rites, ses codes. Cette adoration tourne autour du Cigare, son pèlerinage se fait dans une Civette, il fume en se tournant vers Cuba, et son autel est la Cave à cigares et le Cigare est bien sur la victime expiatoire mise à mort lors de ce sacrifice religieux. J'aime bien cette idée de rites autour de l'objet, entre le choix du cigare, la coupe, l'allumage et la dégustation. Comme j'évite de professer sur ce qui est bien et pas bien, je précise donc que chacun finit par se faire ses propres habitudes. J'en connais qui fument le cigare depuis près de 30 ans et continuent à le lécher dans tous les sens, façon revival Brigitte Lahaie 1975, alors que ça ne sert à rien, mais c'est pas grave, ça fait partie de leur gestuelle, et pas forcément sûr qu'il apprécie autant sa vitole sans ça. Ah, j'oubliais, la vitole, je ne sais pas si je l'ai dit, mais c'est l'autre nom que l'on donne au cigare, on a quelques noms comme ça, on dit parfois aussi module, les deux termes renvoyant d'ailleurs à la taille et au format du cigare.
Ma cave à cigare est de la taille d'un gros four micro-onde et ressemble exactement à ça:

Quel émotion lorsque je l'ai reçu à la maison.. avant je possédais un truc bien plus petit avec trois petits tiroirs, avec en plus une toute petite cave du format d'une grosse boite à bijoux.
C'est le début de la fin, un engrenage qui ne finit pas... Je vérifie chaque jour si l'humidité de la cave est autour des sacro-saints 70% à une température autour de 18/20°... et bah c'est jamais le cas. Est-ce important?
"Un cigare, tu sais qu'il est bon si en le tâtant il te semble à ton goût, les 70 de mon cul et les 18 de mes couilles, on s'en branle." m'a t-on sagement dit un jour. C'est vrai, mais la surveillance du taux d'humidité fait pour moi parti du rite.
"AH MERDE, je descends en dessous de 65%! Capitaine, on frôle les 60%! En plus on est à 12°C dans la cave!"
Pas de panique.. je sors les cassettes pour y mettre de l'eau, j'aère le tout, je monte la température à la maison... ouf, ça va mieux.... d'autant qu'au delà d'une certaine température, les lasiodermes, des petits insectes qui mangent le tabac, se mettent à éclore.
"Capitaine, on est trop haut, on est à 80% et ça baisse pas!"
Diantre! (Bordel en français), ouvrons la cave et laissons un peu d'humidité s'en échapper... ou alors mettons-y des Ashton VSG... ces cigares se conservent le mieux à 80%.
Oui, pour ne pas faciliter les choses, y'a des cigares qui se conservent mieux à une certaine hygrométrie que d'autres. Aucune idée pourquoi, c'est encore totalement empirique, on l'a constaté.
Toujours dans le constat, on essaiera de séparer les différents terroirs dans sa cave, en particulier entre cubains et non-cubains, car les cigares absorbent les saveurs et les odeurs comme des éponges avec l'eau. J'ai remarqué que les non-cubains qui étaient conservé à plus de 70% (on va dire autour de 75%) offraient de meilleurs qualités gustatives.... et encore je vous parle pas de l'humidité relative.
Pour faire simple, quand on dit que la cave doit être à 70%, c'est à une température de 18°C, en revanche si on a 70%, mais à 22°C, l'humidité réelle est au dessus de 70% (genre 75/80)... et en plus faut faire de la physique.
Mais c'est pas grave, tant que les cigares sont bons quand on les fume... Au final, la cave fini par acquérir une identité, au cours du temps et de l'entretien qu'on lui porte. Elle se personnalise et maintenant je sais que mes cigares, après un certain tâtonnement dans l'hygrométrie, sont dorénavant à mon goût... ou alors que tout ça se joue dans ma tête, mais c'est pas grave, car au final, j'y prends du plaisir, en passant du temps à m'en occuper, puis à observer mes cigares, me demander lequel va passer sous la guillotine, lequel va partir avec moi pour ma longue procession vers le fumoir... oui, ça j'aime.


2010-01-28

L'évolution d'un fumeur

Ce que je vais vous dire est totalement empirique... c'est de l'ordre du constat, de l'expérience vécue. Mais avant d'établir ce constat, des amis et moi avons remarqué qu'il existait deux catégories de consommateurs de cigares:
Tout d'abord, le fumeur de cigares qui achète toujours la même marque, le même module, etc. Il a trouvé son bonheur (et tant mieux pour lui! Qui viendrait le lui reprocher?) et ne voit pas pourquoi il irait chercher ailleurs, c'est pas faux, l'approche est respectable. Cette catégorie semble d'ailleurs regrouper une majeur partie des acheteurs de cigares. Ils achètent par boîte entière, un peu comme d'autres vont acheter leur paquet de clope.
Ensuite, les amateurs de cigares... Là, messieurs, dames, c'est autre chose. Ce sont les autres, qui papillonnent d'une marque à un autre, d'un module à un autre. On butine tranquillement, cherchant à découvrir de nouvelles saveurs, à se faire surprendre par une nouvelle marque, un nouveau cigare. Vous l'aurez compris, je suis plutôt dans cette seconde catégorie.
Dans cette dernière, on a observé qu'en général l'évolution s'opérait de la manière suivante: tout d'abord on aime les robustos (vous vous souvenez? C'est ce format que je vous avez conseillé pour commencer).

Il est pratique, pas besoin de délicatesse particulière, pas trop long, pas trop assommant, bref, c'est cool, c'est sympa, on en redemande... Mais au bout d'un moment, on s'en lasse, peut-être trop court? On cherche un peu autre chose, on veut butiner ailleurs. Vient ensuite le double corona, le churchill et autres cigares taillés façon "barreau de chaise".

(le cigare est tellement grand qu'il dépasse du cadre de l'image!)
Un train de sénateur, une croisière tranquille sur la mer, on se laisse porter par ces longs et gros cigares, c'est pas forcément le grand huit, mais comme on s'est habitué à supporter le cigare plus longtemps, ça compense la frustration d'un robusto plus assez long... Et sans forcément se lasser des deux précédents, on cherche encore la nouveauté... et là, on attend ces petits bijoux, ces chefs d'oeuvre d'orfèvrerie que sont les grand panatellas, les lonsdales et autres modules plus fin, moins épais, plus féminin, plus sensuel...

(Pareil pour celui ci... on le voit pas en entier)
Le fumage devient très différent car comme ces vitoles sont plus serrées, ils prennent aussi le risque de chauffer plus rapidement, ce sont des jeunes filles délicates! Il ne faut pas les brusquer, il faut les séduire, les approcher délicatement... des aspirations légères, espacées permettent à ces cigares de dévoiler leur finesse. Quel bonheur... et
quel gâchis de voir une partie de ces cigares retirés du catalogue cubain, heureusement que les non-cubains résistent malgré cette mode des cigares façon "petit gros joufflus"...
J'ai choppé les images sur un site épatant www.cubancigarwebsite.com le robusto présenté est le D4 de Partagas, le Double corona est le Lusitania toujours de Partagas, et le panatella est de Por Larranaga.